Prépare son prochain contrôle

Elle était toujours très pâle. Randolphe commença par se demander si elle était malade, ou si elle avait un malaise, si elle ne de vait pas aller à l'infirmerie.
Comme si ça lui devait toute la force du monde elle murmura un petit :
"Certes"
Sans paraître convaincue.
Randolphe la semblait prête à sombrer dans l'inconscience, bien qu'en même temps, malgré sa fragilité apparente, il émanait d'elle une force particulière.
Bizarrement, une image de carapace de tortue s'interposa dans son esprit. C'était sans doute ce qu'elle se forgeait en elle même. Sa solitude, son air évasif, evanescent... Une carapace qui la protégeait des autres. Ou elle s'imaginait qu'elle la protégeait.
Il regretta sa question. Bien qu'il ne l'estimait que trop pour qu'elle n'ait pas d'avis à lui donner. Mais sa réponse n'amenait pas de... juste explication.
" C'est plutôt le latin qui ne m'aimait pas."
Qui ne l'aimait pas ? Avait elle fait exrès de s'exprimer au passé ? Ou le latin ne comptait il plus dans la vie de la jeune femme ? Ou encore, bien qu'elle soit professeur de français, elle s'était trompé. Bien que de cela, il en doutait fort.
En disant ces mots, elle avait croisé son regard. D'abord inexpressif, puis une ombre de sourire... bien qu'il ne comprit pas très bien la signification de celui ci.
Elle était moins pâle, ne tremblait plus. Voilà qui le rassurait.
La cloche sonna. Randolphe se demanda si dans son fort intérieur, elle se disait "sauvée par le gong !" , que sa question, simple curiosité avenante n'avait pas été comprise dans le sens où elle avait été posée.
Elle se leva après avoir rangé rapidemment ses copies, salua les deux autres professeurs et lui fit un signe de la main. Il le lui rendt mais elle avait déjà tourné les talons pour s'engager dans l'escalier.
De plus, lui aussi avait cours.
Il rangea ses affaires."Au revoir ! "
Puis partit.

Nouvel arrivant Nombre de messages : 5 Age : 31 Date d'inscription : 22/03/2007

Ou plutôt, essaya de partir. Parce que rentrer dans une jeune femme tout en noir, plus grande que lui, élancée, aux cheveux décolorés et au sourire moqueur, ce n'est pas partir, d'après moi. Ni d'après Gwendolyn d'ailleurs. Elle tenait à la main une cigarette allumée, et ses yeux brillaient d'une lueur ironique. Elle avait évité de justesse Mai-Lan qui était sortie la seconde précédente, mais là, elle n'avait pas réagi. Pet-être parce qu'elle était en train d'allumer une cigarette. Peut-être parce qu'elle était plongée dans ses pensées. C'était à voir. Elle lança un sourire moqueur au professeur qui venait de sortir, et avait le menton... sur sa poitrine, puis, le saisissant sans brutalité mais avec vigueur, elle l'écarta de son buste.

Bonjour. Ravie de faire votre connaissance.

On n'aurait pas pu dire si elle disait la vérité. En tout cas, elle s'amusait, c'était sûr. La jeune femme tout en noir serra la main du professeur, lui adressa un dernier sourire, et entra dans la Salle des Profs. Elle était nouvelle dans l'enseignement, nouvelle dans cette école. Mais pas nouvelle en matière de gars. Elle jeta un oeil curieux sur ce qui l'entourait, s'approcha de la machine à café et s'en prit une tasse, presque surprise de voir que la machine marchait. Elle vida la tasse, grimaçant à cause du goût pas excellent, puis s'assit, croisant ses longues jambes d'un geste gracieux. Son fusil n'était pas avec elle, et elle ressentait son absence presque physiquement, mais, le savoir en sécurité dans sa chambre la rassurait. Miss BatgunLady observa son emploi du temps. Lundi, 10h00, 4e D. Elle jeta un oeil distrait à sa montre... et se releva d'un bond, renversant sa tasse vide. Elle adressa un sourire gêné aux personnes présentes, saisit sa pochette et sortit. Le professeur n'avait pas bougé. Elle le percuta à toute allure, s'excusa en vitesse et parcourut les couloirs, avant de trouver sa classe. C'était un vrai courant d'air cette fille...