Prépare son prochain contrôle

Lilly était là, assise sur une chaise, le pied caler contre le rebord de la grande fenêtre.
C'était la récréation, des enfants de tout les ages gambadait, riait et jouait dans le grand espace qu'était la cour.
Les profs eux, n'avait pas vraiment de récré, Lilly en tout cas n'en avait pas, elle devait préparer le prochain contôle des 2°7, sur les mouvements religieux dans la chrétienté, les croisades, et tout les massacres qui s'en suivirent.
Ce cours avait beaucoup plue aux élèves, certains biensure, dormait, mais d'autres, qui n'avait jais vraiment été attiré par l'histoire, se révélèrent des élèves assiduent à l'écoute du mot massacre de la Sait Barthélémy (dites moi s ca s'écrit pas comme ca ^^'), bain de sang etc ...
C'était bien une bande de malades ses élèves, mais elle les aimait bien.

Elle était un peu à court d'inspiration pour le contrôle, elle envoya valdinguer son carnet dans son sac, et commença à rêvasser.
Elle regardait les enfant dans la cour.

* Comme ils sont mignon ... Ceux la jouent à chat ! Ohles souvenirs que cela me rappelle... Et le petit Michael la bas il jouet avec les grands... Mais ... Je rêve ou ils le raquette !! Oh les petits Saloupions ! *

Elle attrapa un pot à crayon sur la table et le lança dans la tête du plus grand qui était en train de soulever par le col le pauvre gamin.
Le garçon se retourna furieux, et eut un mouvement de recul quand il réalisa ue c'était sa directrice et prof principale qui lui avait lancer le pot.

Que je t'y reprenne plus Paul ou je te ferais avaler ton slip !!

Elle y avait peut être été un peu fort ... Mais avec ces énergumaine il n'y a que ça qui marche.
Elle était en trainde ruminer l'acte du jeune garçon quand la porte de la salle s'ouvrit, elle crut reconnaitre un pas jeune, et attrappa donc un dictionnaire, prêtte à le lancer à la tête de l'intrus.

Lilly retint son geste à temps. C'était seulement Kai, le nouveau prof de math qu'ele avait rencontré plus tot dans les couloirs.

Oh je suis désolé, je vousavait pris pour un élève ! Je viens d'en choper un qui raquétait u bout de chou ! Qu'il ne s'attende pas à avoir les encouragemnt au prochain trimestre celui la ! Nan mais je rêve est-ce que j'ai déjà raquéter un gosse moi ! J'ai fait des tas de con***** dans ma jeunesse, mais j'ai jmais été jusque là !

Sayais la revola qui s'emportait, elle ne supportait pas ce genre de comportement, surtout qu'elle avait eu une bonne opinion juque là de Paul, bon en histoire, et dans la plupart des matières, un comportement respectablen cours ... Il ne manquerait plus qu'elle découvre qu'il fume !

* Encore, fumer à son age tu le faisait bien ma grande ... Mais c'est pas une raison pour que ce gosse fasse les même bétises qu'elle ! *

Toute ça l'avait incroyablement stressé et énervée, et quand notre Lillyest énervée, elle à besoin d'une clope.
Elle sort de son sac un paquet de Winfield, et commenceà chercher son briquet.

* Et mer.... credie où j'ai mit mon briquet ! *

Excusez-moi, ça vous dérange si je fume ? Et au passage vous n'auriez pas du feu ? Je suis pas douée, j'ai due l'oublier chez moi comme d'hab !

Mai-Lan accepta la boîte d'allumettes et la proposition du tutoiement d'un hochement de tête, sans plus de commentaires.
"Lilly" donc, une fois sa cigarette allumée et une bouffée de fumée blonde tirée de celle-ci, disparut un instant dans la pièce contigue puis revint, l'air triomphant, en tenant trois bouteilles de bière qu'elle décapsula rapidement.
Le jeune homme leva les yeux au ciel, se tortilla un peu, puis rendit les armes d'un :
"Comment refuser..." fatidique.
Mai cligna paisiblement des paupières, sans toucher à sa boisson.
"Non merci."
Certes, elle aurait put ajouter : "je ne bois pas", ou "je ne tiens pas l'alcool", ou "jamais au travail", ou encore "mon médecin me l'interdit". Mais ce n'était pas dans sa nature de s'embarasser de ces explications. Et surtout, peut-être était-elle fausse, et le refus de la jeune femme fruit d'une lubie soudaine. Cela la prenait, par moment. Celui-ci pouvait très bien en être un...ou pas du tout.
"Alors. Parlez moi de vous ! Si vous voulez pas tant pis, on trouvera un autre sujet de discussion ... "
Elle attendit que la jeune homme commence. Celui-ci fronça le nez, se creusant apparemment la mémoire, mais finit par se défiler :
"Je ne crois pas être un sujet très interessant... Mais peut être ma collègue a-t-elle plus de choses à raconter..."
Elle lui retourna un regard calme, tandis qu'un sourire éphèmère glissait sur ses lèvres.
" Il en est de même pour moi. Je pourrais vous parler des idéaux des Lumières, mais je doute qu'entendre ce que mes élèves n'ont définitivement pas retenu, vu leurs copies, vous intéresse."
Elle avait débité cela d'un ton égal, comme "Tiens, il fait beau aujoud'hui."
" Pardonnez-moi, j'ai omis de me présenter. Mai-Lan d'Avack, professeur de français depuis un an à Lullaby."
"J'ai omis de me présenter". Tournure très vieillote, surtout si on considérait qu'elle parlait à deux jeunes professeurs buvant de la bière, dont l'une d'elle venait de demander à être appelée par son prénom et à être tutoyé. Un instant, Mai s'amusa du contraste, allumant une étincelle dans son regard, puis elle le tourna vers le jeune homme.
Attendant sans doute qu'il se présente lui aussi.

[bon jevais pas passer ma vie à me présenter alors disons que tu as entendu comment je m'appelais lol]

Un nouveau prof entra et se présenta, les yeux fixés sur ses chaussures. Prof de latin. Kai eut un sourire. Le fameux prof de latin. Qui faisait de la concurrence à Paul auprès des premières. Et qui était même en train de prendre l'avantage. Sale temps pour Paul, plus de premières L, plus de Miss Kramel. [et en plus ça rime, n'est-ce pas merveilleux XD]
Toujours est il que le controle qu'il corrigeait semblait assez de nature à refroidir leurs ardeurs. On ne pouvait pas dire qu'il semblait très encourageant à leur égard.

[ OK ver de goudron ! c'est bien toua hein ?]

Une vraie catastrophe. Il ne résista pas plus longtemps. Il les corrigerai plus tard. Randolphe rangea les copies exécrables dans son sac.Puis non. Il devait les corriger un jour ou l'autre...
Il soupira puis ressortit les copies [comment faire quelques lignes pour rien XD]. Les notes allaient de 0.5 -pour l'encre- à 10.5. Sur ce qu'il avait corrigé. Soit toute la classe moins trois copies.
Randolphe plissa les yeux, n'arrivant pas très bien à lire son élève. Une écriture un peu brouillon. Mais ses réponses s'avéraient justes.
Certes pas toutes, mais engrande partie. Cela lui redonna un peu d'espoir. Brouillon mais bon. 15.5 / 20. Un Quasi-miracle.
Randolphe leva les yeux. La jeune femme asiatique avait les yeux baissés sur ses copies, Miss Kramel, la directrice, préparait un nouveau contrôle. Et le jeune prof de Maths dont il avait perçu le prénom, Kai, qui eut un sourire à son attention et replongea dans la mer profonde des échecs scolaires.
Aucun ne semblait tout fait réjouit.
Super ambiance... Dans quelle école était il tombé ? Il regarda le nom. Dernière copie. Brillante. Même très brillante. Enfin !
17.5 / 20. Une jeune fille nommé Sophie avec une écriture très... calligraphiée. Il hocha la tête. On lui avait parlé d'elle. Très bonne en littéraire.

[personne veut lancer un truc ? C'est pas ds le carctère de mon perso d'engager qqch mais bon ^^]

[exact mon haricot des mers ^^ par contre je vois pas trop QUOI lancer...]

En soupirant, Kai allait se rendre encore une fois dans LA pièce du frigo, et par extension des bières. Il jeta un coup d'oeil à la ronde en désignant la bouteille.

Des amateurs ?

Bon, Lilly, certainement, c'était une chose entendue. Lui aussi. Il se promit quece serait la dernière de la journée. Il se demandait si ce nouveau prof, à défaut d'être bavard, accepterai de boire avec eux. A bien y réfléchir, la salle des profs était devenue pour lui un lieu de ede vsavec les bières de Lilly...

[ça s'écrit "son" ^^]

Randolphe leva les yeux vers Kai. Il tenait une bouteille de bière dans sa main.
"Des amateurs ?"
Randolphe fit un signe de tête.

"Je veux bien."

Il avait un cours après. Hum, il avait un contrôle à leur faire alors ça ne lui posait aucun problème de boire un peu. Mais pas trop, le jeune homme ne tenait pas trop trop trop l'alcool [oooh la hoooooonte ! ].

"Qu'est-ce que c'est comme bière ?"

Il avait posé la question faussement intéressait. A vrai dire il s'en moquait un peu, mais bon. ca pouvait faire parler quelqu'un.

"J'ai peur que James ne profite de mon état !"

C'était la fin de la phrase de Lilly. Manifstement ce n'était pas la première tournée. Randolphe eut l'ombre d'un sourire. Ce Kai avait tout l'air d'un spécialiste.
Et James un spécialiste de Lilly.

*Ouaouh. Lilly refusant de la bière ! Et je n'ai pas mon appareil photo sur moi ! *

Kai sourit à Randolphe.

Adel Scott. Je comprends ta peut Lilly, tu fais bien de te méfier, on ne sait jamais...

Il alla chercher les bières. Le frigo défendait héroïquement sa cargaison qui se faisait de plus en plus maigre mais Kai n'eut aucune pitié. Il ne restait plus que deux bières dans le frigo.

* Faudra qu'on pense à le remplir un de ces jours... *

Il revint dans la pièce et décapsula les bouteilles avant d'en tendre une à Randolphe.

Lilly, toujours sur le rebord de la fenêtre pris une bouffée de sa cigarette.
quelques rayons de soleil filtrait à travers les branche de l'arbre.
Des centaines de souvenirs lui revinrent en mémoire, plus jeune elle aimaitse réfugier dans cet arbre quand elle était triste, ou quand elle avait de besoins de réfléchir, ou de rêver.
C'est dans cet arbre qu'elle aimait dessiner et peindre (et oui c'est une actrice la Lilly ). Tellement de bon moment ...

Elle jeta un oeuil au garçons, trop occuper à boire leur bière et à papoter.

* Super ! si je me débrouille bien ils ne me verons pas. *

Elle passa une jambe de l'autre coté de la fenêtre, puis l'autre, et sans faire de bruit se dirigea vers l'arbre. Avec une gande souplesse qui démontrait l'habitude, elle grimpa dans l'arbre.

Assise à califourchon sur une grosse branche, elle s'appuya sur le tronc et sortit son Ipod.

* Voyons ... Système ... non ... The Doors ... mmmm .. non .... Du violon .... pourquoi pas .... Aaah Edith Piaf ! Jesuis en manque de frisson en ce moment ! *

Elle mit les écouteurs à ses oreilles et une musique puissant et aréable l'envahit. Elle crut sentir des larmes de bonheure sur ses joues quand résonna dans son coeur la puissante voix de la chanteuse.
Elle soupira.

Mai-Lan avait décroché. C'était perdue dans ses pensées, quelque part entre une question de Lilly et une proposition de bière du professeur de maths. Ou plutôt, elle corrigeait ses copies, mais son esprit vagabondait parmi les mots, jonglait avec les syllabes...
Probable que l'explosion d'une bombe atomique ne l'aurait pas ramené sur terre.
Au lieu de çà, se fut un bruit très léger qui attira son attention. Comme un sanglot...
La jeune femme leva les yeux, tourna un instant la tête dans tous les sens, puis découvrit Lilly, perchée à califourchon sur une branche de l'arbre juste à côté de la fenêtre, quelques larmes coulant sur ses joues, les yeux clos, des écouteurs dans les oreilles.
Le visage impassible de Mai-Lan adopta un instant l'expression de la jeune directrice, une émotion profonde et troublante...la ressemblance était frappante.
L'espace d'un instant.
Puis ses traits redevinrent lisses et calmes.
Elle ne fit aucun commentaire, mais cette image se grava en elle. La directrice avait l'air d'une adolescente délurée...avait l'air...
Ce n'était que la surface.

Enfin, la professeure remarqua un nouveau venu, un homme qui avait pris place à face d'elle. Elle le détailla attentivement pendant qu'il discutait avec le prof de maths. Grand, belle carure, un visage calme au traits réguliers. Elle se souvint l'avoir croisé dans un couloir ( enfin, pas vraiment. Elle était passée, éphèmère comme toujours, et LUI avait croisé un groupe de 4ème qui se pâmaient en lui suivant du regard. ), se remémora les mumures surexcités des filles :
" C'est Mr Muir, le prof de latin. Il est teeeeellement beau !"
" Tu l'as comme prof ? Quelle chaaaaance !"

Elle ne put s'empêcher de sourire. Ce sourire si fragile, tremblotant sur ses lèvres, si prompt à s'effacer...
Le prof de latin se retourna un instant vers ses copies.
Surprit le regard de Mai-Lan.
Surprit son sourire. [ dsl pour la manip' ]
En un éclair, elle inventa une justification pour ce sourire, en désigna du doigt la copie qui reposait devant lui.
" Sophie Sciolla. Je vois qu'elle n'est pas seulement excellente en français." commenta la jeune femme à voix basse.

[ Limonade ? ]

[Yes ! Romoulade ? ]

Randolphe était très attentif aux copies qu'il corrigeait quand Lilly lui donna... une petite frayeur. Il ne connaissait pas très bien les professeurs de ce lycée et ne savait pas du tout que la jeune directrice était aussi... souple et agile. Elle sauta comme un écureuil de branche en banche, s'assit ur l'une d'entre elles et commença à écouter de la musique. Il secoua la tête puis se repencha sur ses copies inintéressantes. Son regard passa par le visage de Mai-Lan et adoptaun air surpris. Les deux jeunes femmes avaient exactement la même expression. A croire que l'une avait copié l'autre [aaah ça c'est bien une expression de prof !]. Cela ne dura qu'un instant mais ça avait suffit à troubler le jeune professeur. Il eut beau regarder les deux femmes l'une après l'autres, le visage rêvreur de la jeune chinoise semblait avoir repris son expression personnelle.
Randolphe arrêta son cinéma et replongea dans ses copies. Enfin... apparement. En vrai, il se rappellait de la fois où il avait croisé la jeune asiatique dans les couloirs. Il essayait d'arriver à l'heure à sa salle, à l'autre bout du lycée, évidemment, et était particulièrement agacé par les "C'est Monsieur Muir, le prof de latin ! Il est trop beaaaaaau nooon ?" ou les "J'aimerai trooop l'avoir ! Pourquoi j'ai pas fait latin !" ou encore les "Sérieux, il est trop sexy !"
Ce genre d'expressions qui l'énervaient vraiment.
Elle, elle était passée à côté de lui, perdue dans ses pensées. Il avait entendu un élève l'appeller "Evanescente". il commençait à comprendre, un peu, pourquoi. Son regard devint moins trouble, face à une copie qui n'aurait pas plus de 2/20 [c'est Boulard XDDD].

Las, il leva le regard.
Vers Mai-Lan, mais ce n'était pas fait exprès, elle était devant lui.
Elle le regardait. Un sourire fragile, flottant sur ses lèvres comme un fantôme. Une ombre de sourire. Mais un sourire quand même.
Le sourire s'effaça, un instant d'hésitation.
" Sophie Sciolla. Je vois qu'elle n'est pas seulement excellente en français."
Elle montrait la copie. LE 17.5/20. LA note à retenir. Et le nom de sa propriétaire avec.
Randolphe eut la bizarre impression que ce n'était pas la vraie raison de ce sourire mais décida de faire comme si...
"Oui. Et elle a une très jolie écriture."

[ Correct ! Pourquoi nos persos semblent toujours avoir des prédispositions à bien s'entendre ? Strange... ]

"Oui. Et elle a une très jolie écriture."

Réponse banale. Toute aussi banale que l'avait été la remarque précédente. Avec ce petit air de celui qui en saît plus qu'il ne veut le dire...
La jeune femme eut la vision fugitive de deux esprits proches, laissant filtrer en silence à travers la platitude des banalités. Des petits morceaux de conscience palpitant encore, des "tropismes" à la Nathalie Sarraute...

Du se retenir pour ne pas sourire, de nouveau. Jolie image.
Se demanda un instant pourquoi elle ne laissait pas ses lèvres s'étirer en cette expression d'amusement si fragile qui transfigurait ses traits. Ne la rendant plus Evanescente, l'espace d'une respiration.
La question flotta dans son esprit, puis se dissipa comme une brume au soleil.
Pas de réponse. Ou pas d'envie d'en trouver ?
Elle avait appris au cours de ses vingt-huit années d'existence que les questions en disaient beaucoup plus que les réponses. Et pas seulement les rhétoriques, mais aussi les complexes, les incompréhensibles, les mystérieuses, tant l'expression d'une interrogation était le reflet d'un coin intime de l'âme...de nouveau une image.
Jeu de miroirs...comme les larmes deviennent un arc-en-ciel...
Image, encore et toujours...et l'esprit qui s'évade...

Mai-Lan hocha la tête. Entretenir la planitude de la surface, soit. Trouver une autre platitude à répondre, plus difficile.
Approche polie concernant le travail. En toute logique, la suite de la politesse était de se présenter.
Elle tendit une main, surgie comme par magie de ses manches amples. Une petite main blanche et potelée [ XD ], qu'elle tendit au professeur de latin.
" Mai-Lan D'Avack. Professeur de français."
La politesse lui ordonnerait de répondre en se présentant à son tour, ce qui ne changerait pas grand-chose, puisqu'elle connaissait déjà son nom. De famille.
Le plus utile des deux, probablement. Mlle Kramel avait voulu qu'elle l'appelle "Lilly", soit. Mais son interlocuteur paraissait à des années-lumières de la fantasque directrice.
Quoique...les larmes et l'émotion sous l'inflexion d'une musique qu'elle ne pouvait entendre...
Jugement trop hâtif. Comme souvent.
Au final, les hommes passaient leur vie à se juger entre eux.

Cette fois, ce fut un soupir qui échappa à la jeune femme. Les réflexions philosophiques la rendait encore plus irréceptive à son environnement. Et il serait hautement embêtant de manquer l'information certes inutilisable, mais pas intéressante, du prénom du populaire professeur de latin. Non ?

* Je pourrais le vendre aux 4ème. Très cher.*

Surprise de cette réflexion commune et saugrenue, elle leva presque imperceptiblement un sourcil, avant de rendre à ses traits leur inexpressivité.
Et après les échanges de politesse...il se révélerait si quelque chose filtrait réellement entre les platitudes.
Pour la deuxième fois en moins d'une minute, Mai-Lan s'amusa de l'image. Elle ne sourit pas, mais elle en avait bien envie.

[jdr ta *pensée* lool
quand à ta question, j'en sais rien ]

La jeune femme répondit à son affirmation banale et sans intérêt par une réponse tout aussi banale et sans plus d'intérêt. Elle gênait un peu le professeur de Latin qui, entre ses "rosa rosa rosam", la trouvait terriblement différente des femmes qu'il avait eu le plaisir ou le déplaisir de rencontrer. Elle semblait enfermée dans sa coquille d'oeuf, hésitant à la briser pour en sortir. Ou ne voulant pas en sortir...
Randolphe la vit se crisper un peu, imperceptiblement, comme pour cacher ou éiter un nouveau sourire. Il se surprit à penser que c'était vraiment dommage qu'elle ne sourient pas plus souvent. Mais il se reprit en secouant doucement la tête. Il fit semblant d'accorder ce signe à la copie catastrophique qu'il corrigeait... mais qu'il ne voyait plus depuis cinq bonnes minutes. Le jeune professeur lâcha un soupir, il était un fatigué.

La jeune femme tendit sa petite main vers lui en se présentant. Mai-Lan. Prénom assez exotique, quant à son nom, il ignorait son origine. Il serra sa main."Randolphe Muir, professeur de Latin... Euh, je m'intéresse assez aux origines, votre nom est de quelle origine ? "
Il lui semblait pourtant qu'elle le savait. Qu'elle le connaissait puisqu'il s'étaient croisés. Il avait l'impression aussi qu'elle avait parfaitement entendu les élèves marmonner sur son passage.

Il n'avait jamais eu honte de son nom aussi rétro soit il. On s'était souvent moqué de lui, moqué d'avoir un nom de vieux, comme on se serait moqué de lui s'il s'était appelé Alfred ou Albert. Quoiqu'il préférait son prénom, beaucoup plus noble et qui s'accordait bien avec son nom tout aussi noble.

De nouveau, il vit les muscles des joues de Mai-Lan se crisper comme pour refouler un sourire... Il attendait sa réponse, anxieu...

[ XD. ]

Une poignée de main brêve et polie. Mai-Lan trouvait toujours amusant de voir disparaître sa petite main dans celle de son interlocuteur...c'était une de ces lubies qui pouvaient lui arracher un sourire involontaire...
Quant à sourire, elle préférait encore le faire pour des arc-en-ciel ou des "tropismes". Enfin.
"Randolphe Muir, professeur de Latin... Euh, je m'intéresse assez aux origines, votre nom est de quelle origine ?"
" Je l'ignore." répondit-elle, impénétrable.
Réponse honnête, peut-être un peu sèche...
Mais l'origine de son nom touchait aux origines de sa famille...
La vie et le caractère de la jeune femme étaient emplis de paradoxes. Elle l'acceptait comme elle acceptait tout le reste, mais elle savait que l'un d'entre eux était particulièrement étrange : solitaire, toujours renfermée, c'était avec sa famille qu'elle était la plus distante. En vérité, cet homme avec qui elle venait d'engager une conversation en savait sans doute plus sur elle que ses parents. Souvent, à table, sa mère s'était immobilisé après une blague, attendant de voir fleurir un sourire sur les lèvres de sa fille...en vain. Mai-Lan enfant, Mai-Lan adolescente n'avait jamais souri pour ses parents.
Elle balaya ces quelques souvenirs qui encombraient sa tête, répéta à mi-voix :
" Randolphe...c'est un beau prénom."
Elle remarqua enfin que le jeune professeur paraissait anxieu. Serait-il...timide ?
Trait de caractère qui lui paraissait toujours étrange à observer ( comme un poisson regarderait avec curiosité un oiseau ), tant elle ne le connaissait pas. Non, elle n'était pas timide. Les apparences sont souvent trompeuses...
Jamais une rougeur, un bégaiement ne l'empêchait de s'exprimer. Si elle voulait dire quelque chose, elle le disait.
Ou, comme la plupart du temps, si elle ne voulait rien dire, elle restait muette.
Elle jeta un coup d'oeil à la copie sur lequel le jeune homme s'usait les nerfs depuis un quart d'heure, sur la note catastrophique qu'il s'apprêtait à repasser au rouge, et avoua brusquement :
" J'étais nulle en latin."
Aussitôt, son visage se décomposa, comme celui d'une personne ayant fait une gaffe ou dit une grossièreté. Elle ne rougit pas.
Mais elle pâlit un peu autour des pommettes, et mit de longs instants à recomposer son habituel visage impassible.

Sa remarque inoppinée avait au moins eu le mérite d'enlever au jeune homme une partie de son gêne, si bien qu'il avait réussit à lever les yeux vers elle.
Au moins.
C'était elle, maintenant, qui tenait le regard baissé sous une rangée de cils soyeux, encore un peu pâle, les mains tremblant imperceptiblement.
" Ce n'est pas indispensable de connaître le latin."
Il lui tendait un échappatoire. Elle s'y engagea, prudemment.
" Certes." approuva-t-elle dans un murmure presque inaudible.
Toute leur conversation s'était déroulée à demi-mots, à voix basse, fragile et aléatoire. Elle y trouvait son compte, mais c'était justement de ne pas se sentir décalée comme d'habitude qui la troublait...
C'était pour cela que cette remarque, qu'elle n'avait pas retournée sept fois dans sa tête avant de l'autoriser à passer ses lèvres, était sortie sans autorisation...
Oui, c'était sûrement pour cela...l'atmosphère...le ton...nul besoin de s'inquiéter.
Il était impossible qu'elle perde, en une seule conversation avec un homme presque inconnu, toute la maîtrise, toute la carapace qu'elle s'était construite au fil des années...
Tout bonnement impossible...
Un rictus sauta au coin de sa bouche. Elle détestait tenter de se convaincre elle-même, de se calmer alors qu'elle se sentait alarmée...
" Pourquoi n'aimiez vous pas le latin ? "
L'échappatoire se ferma dans un bruit sec. Mai-Lan leva lentement les yeux.
Il la regardait, simplement intrigué, simplement interrogateur. Simplement désireux de connaître ses raisons, une oppinion différente de la sienne, qu'il respecterait sans la discuter.
Simplement.
Tout simplement.
Elle pouvait mentir, tout simplement, dire que le prof l'avait prise en grippe ou qu'elle n'aimait pas la salle...c'était facile de mentir...elle ne le faisait pas souvent, elle préférait se taire, mais elle s'était entraînée, dans l'intimité de sa chambre d'adolescente, à mentir. Elle savait le faire.
C'était si simple...
Mai-Lan avait une sainte horreur de la simplicité.
" C'est plutôt le latin qui ne m'aimait pas."
Vérité sybilline.
Elle sentit que ses mains avaient cessées de trembler, et que ses joues avaient retrouvées un peu de couleur. L'ombre d'un sourire mystérieux scintilla dans ses yeux.
Quelque part, dans un couloir du lycée, le grésillement strident de la cloche résonna.
La jeune femme jeta un oeil sur sa montre, et fit aussitôt disparaître les copies et son stylo dans son sac. Elle se leva, faisant virevolter les plis de sa chemise ample.
" J'ai cours. A une prochaine fois."
Elle adressa un signe de tête au professeur de mathématiques, un autre ( bien qu'elle ne put le voir ), à Miss Kramel, puis un signe de main au professeur de latin, et sortit.
Derrière elle, la porte claqua.