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 Besoin de solitude

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Mai-Lan D'Avack
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Mai-Lan D'Avack


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MessageSujet: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeLun 19 Mar - 10:55

En poussant la porte de la salle de détente, Mai-Lan n'y jeta qu'un regard vague. Une seule chose l'intéressait, chose qui se trouva aussitôt confirmée : elle était vide.
La jeune femme referma soigneusement la porte, s'avança en boitant légèrement vers un des fauteuils de chintz gris, laissa tomber sans précaution son sac sur le parquet, puis s'effondra dans le fauteuil, comme renversée par une bourrasque de vent. Le soupir qui lui échappa lui sembla infini...
Après de longues minutes de demi-conscience, Mai-Lan cligna des paupières, et se redressa sur son siège en massant ses tempes douloureuses.

Elle avait mal dormi, chose que dénonçait sans discrétions les cernes violacées sous ses yeux sombres. Mais cela n'était pas une chose pour laquelle s'inquiéter...profs ayant corrigé tard, élèves ayant travaillé tard, presque tous dans les lycées avaient le même visage de cachet d'aspirine souligné d'ombres noires.
Le manque de sommeil était tristement banal pour cette époque.
La jeune professeure balaya d'un regard égal, mais toujours attentif, les différents éléments de la pièce : fauteuils, tables, une bibliothèque, une cafetière, un frigo... deux fênetres au cadre métallique laissait entrer le jour gris du printemps qui se laissait désirer.
En jetant un regard par la plus proche, elle optint une vue avantageuse sur le parc. Un peu sur la gauche, un hêtre tordu se dressait dans la pelouse.

Une voix d'enfant dans sa tête. Une voix d'enfant avec toute la froideur, tout le calcul soigneux d'une voix adulte :
" Tu as peur de monter dans l'arbre ?"
Un pressentiment qui poussait à la prudence...mais la question était anodine, si anodine...
"Oui."
Voix flûtée de fillette.
" Tu as peur de monter dans tout ce qui est haut ?"
Comment résister ? Ses yeux, ses yeux étaient hypnotisants...
" Oui."
Lentement, l'enfant se laissait glisser le long du tronc, puis faisait un pas vers elle...


Dans un frisson, Mai-Lan se redressa un peu plus contre le dossier, passa une main dans ses cheveux sombres. Impossible de détacher son regard de l'hêtre, maintenant qu'il l'avait happé...
Tu as peur de monter dans l'arbre ?
Tu as peur de monter dans l'arbre ?
Tu as peur...
Un nouveau frisson.

" Oui."
Prenant conscience que la porte venait de s'entrebailler, elle tourna la tête, le visage déjà redevenu impassible, pour dévisager le nouvel arrivant.
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Randolphe Muir
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeDim 25 Mar - 4:40

Un coup d'oeil sur son emploi du temps confirmation ses espérances. Il avait un trou entre deux heures de cours. Certes, cela n'était pas totalement génial, mais Randolphe essayait toujours de voir les choses positivement. Il était professeur sur plusieurs lycée -deux en fait- pour un nombre de classe assez lourd à supporter. Faire des aller-retour à pied était, parfois, un peu lassant. Il aurait pu penser à prendre une voiture pour faire les trois kilomètres qui séparaient les deux établissements, mais Randolphe préférait les faire à pied, jugeant inutile de dépenser du pétrole et de polluer la ville pour trois kilomètre. Néanmoins, de fine cernes soulignaient son regard. Il se servirait de cette heures de trou pour se détendre un minimum, ou , au moins, essayer.
Il appuya sur la poignée, un livre à la main, et entra, les yeux parcourant une page latine. Une édition lui demandait la traduction. C'était cela son VRAI métier. Il n'était professeur que pour gagner sa vie.
Néanmoins, un bruit de tissu lui fit lever les yeux.
Il rougit légèrement de n'avoir pas prit plus vite conscience qu'il n'était pas seul. Mais son teint était assez pâle pour cacher sa rougeur.
Cependant, en reconnaissait Mai-Lan, il se doutait bien qu'elle savait qu'il avait rougit.


"Euh... Bonjour mademoiselle d'Avack."

Pourquoi avait il toujours l'impression désagrable d'être petit devant elle ?
Le jeune homme s'assit, s'efforçant de se reconcentrer sur sa traduction, mais l'étrange petite prof de français l'en empêchait. A vrai dire, son visage mystérieux, à la fois rêveur, sérieux, anxieu, et hypnotique le troublait. En entrant, il était sûr de l'avoir entendue murmurer "Oui".
Mais, bon sang ! il n'était pas aveugle ! Il n'y avait personne d'autre dans la pièce, et le "oui" semblait être adressé à l'hêtre tordu de la cour. C'était également pour ses réactions inattendue qu'elle le troublait.
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Mai-Lan D'Avack
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeLun 26 Mar - 11:30

Le prof de latin.
En découvrant qui était le nouvel arrivant, Mai-Lan eut deux réactions contradictoires.
Tout d'abord, elle se détendit. Certes, elle ne le connaissait que le temps d'une conversation... - cela lui suffisait en général pour jauger les gens, mais lui avait un caractère complexe...comme tous les êtres humains. La directrice pleurant d'émotion...stupidité orgeuilleuse que cette prétention de juger les autres - , mais elle devinait que sa discrétion l'empêcherait de lui demander pourquoi elle avait dit "Oui" dans le vide - si il l'avait entendue, bien sûr.

Oui, à voir le regard confus qu'il tentait de recentrer sur son livre, il l'avait entendue. Et seule sa politesse l'empêchait de la questionner à ce sujet.
Qualité qu'elle appréciait, au passage. Mais là n'était pas la question.

Et parce les réactions de Mai-Lan n'était jamais simples et rarement compréhensives, tout en se détendant, elle se crispa.
Etait-ce sa discrétion à lui, était-ce son étourderie - stupide, elle n'était jamais étourdie. Si ? - à elle. Etait-ce un concours de circonstances ou quelque chose d'inexplicable.
Mais par cette simple phrase "J'étais nulle en latin.", elle lui avait révèlé beaucoup qu'elle ne le voulait. Que lui ne le devinait sans doute.
Et elle avait peur que cela se reproduise...

Certes, d'autres s'étonneraient de son horreur à avoir révèlé l'aversion qu'elle avait pour cette matière lors de ses années de collège.
Ils ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas savoir...
Elle-même n'en comprenait pas tout...mais tout tournait autour de la peur et d'un trop-dit...
Tu as peur de monter dans l'arbre ?
Tu as peur de monter dans l'arbre.
Tu as peur, tu as peur, tu as peur...
Elle pouvait presque entendre sa voix - elle pouvait l'entendre, elle l'entendait sans cesse -.
Si seulement, si seulement...
Si seulement elle n'avait pas répondu oui...

* Arrête. Avec des "si"...*
On mettrait Paris en bouteille. Voir le monde. Et dans son cas, le jardin mal entretenu avec l'hêtre, dans la petite ville de Pontoise, où tout avait commencé...

Douloureusement ( chose qu'elle ne parvint pas à masquer ), la jeune femme s'extirpa de ses souvenirs, de ses réflexions, de ses remords. Sacrifia enfin à la politesse en répondant à son salut :

" Bonjour, Monsieur Muir."
Voix fatiguée, mais toujours maîtrisée.
Elle changea de position dans son fauteuil. Tournant résolument le dos à l'arbre.
Il ne fallait pas qu'elle le regarde.
Si elle ne le regardait pas, tout irait bien...
Elle se répétait cette phrase comme une invocation, une conjuration de mauvais sorts et de mauvais souvenirs.


" Du latin ?"
Elle désignait le livre.
Question idiote : bien sûr que c'était du latin. Si elle n'avait pas banni cette habitude il y si longtemps déjà, Mai-Lan aurait sans doute rougit de sa stupidité.
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Randolphe Muir
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeSam 31 Mar - 15:06

Réflexions, souvenirs... regrets ? Une foule de sentiments flous passaient en ombre sur le visage à la fois détendu et crispé de la jeune femme. Randolphe resta un moment étonné à regarder ce visage commun au premier abord mais si complexe en définitive. Puis il secoua la tête et se remis à travailler. Travailler, toujours travailler. Desfois, le jeune professeur se demandait s'il n'était aps venu au monde dans le seul but de travailler à en mourir. Autant dire la vérité, il n'avait jamais pris de vraies vacances. Celles ci se résumaient souvent à traduire des textes latins, parfois des livres en anglais à ses heures perdues - il est aussi doué en anglais ^^ -.
Pourtant depuis quelques jours, Randolphe ressentait le besoin de ne plus avoir une seule chose à faire. Ce qui était potentiellement impossible. Sa solitude, sa seule compagnie, le rongeait, il le savait...
Sa main se crispa douloureusement sur le crayon qu'il tenait. Il s'était dit de ne plus penser à ça.... Pourquoi fallait il que la prof de français lui fasse penser à des choses auxquelles il ne voulait penser ? De plus, sa soeur l'avait appelé la vieille, glissant dans la conversation, sa couche de moqueries habituelles au fait qu'il n'ait toujours pas d'amies. Et ça non plus, il ne voulait plus y penser.
Pensée furtive de vouloir être seul. Et le cercle viciex recommençait... toujours...

Comme en réponse à la sienne, le visage de Mai-Lan se crispa doucement de douleur, comme pour s'échapper d'un tourment nommé mémoire.
"Bonjour, Monsieur Muir."
La jeune femme tournait le dos à l'arbre. Comme si elle lui faisait la tête. Randy trouvait son comportement étrange, mais ne dit rien. Eternelle politesse réservée.

"Du latin ?"
Un question dont la réponse était évidente. Errerae humanum est. Perseverare diabolicum.
Ces quelques mots étaient écrits sur le cahier. Vraiment original comme page de garde.

"Oui."
La réponse était tout aussi inutile que la question. A croire que les deux professeurs de lettres faisaient un concours : celui qui gagnerait serait celui qui poserait le plus grand nombre de questions idiotes.
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Mai-Lan D'Avack
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeSam 21 Avr - 6:59

Du latin ? Oui.
Oui. Du latin.
Oui, du latin.
Oui, du latin...
Latin du oui...non, çà n'allait pas.

Mai-Lan fronça les sourcils. Pourquoi son cerveau se livrait-il à ce jeu idiot, combinant les trois mots dans différentes configurations ? Pour un peu, elle se prendrait pour Mr Jourdain.

Vos beaux yeux me font, belle marquise, mourir d'amour.
Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.
D'amour me font, belle marquise, mourir vos beaux yeux.
Beaux d'amour belle font me...
Non, non et encore non !

La jeune femme frotta ses yeux fatigués. Elle commençait à délirer. Le manque de sommeil, sans doute...c'était comme dans ces moments redoutés, à l'orée du sommeil, où des idées se muaient en formes et couleurs, des mots en forteresses, ou le rêve le plus insignifiant pouvait en un instant basculer dans un cauchermar angoissant qui tirait d'un sursaut la dormeuse d'un sommeil léger.
Oui...c'était pareil...

Comme elle les redoutait, ces moments ! Elle fermait les paupières de toutes ses forces, se roulait en boule sous la couette, frottait sous ses doigts la bague en argent qui enserrait son petit doigt et murmurait des sons sans queue ni tête...comme une enfant qui a peur du noir...l'enfant qu'elle n'avait pas été...
Comme mue par un ressort, Mai-Lan se leva du fauteuil, se mit à faire les cent pas sous les yeux surpris de Randolphe...
Pour s'arrêter brusquement. En face de l'hêtre.
Ses yeux s'agrandirent. Souvenirs...


"Errerae humanum est. Allez, répète !"
Et elle de répéter, sagement, la voix tremblante, de bafouiller, de trébucher sur les syllabes qu'elles ne comprenaient pas...
" Er...rerae...humanus..."
" Humanum, pas humanus !"
Un cri. Un choc. Où, pourquoi ?
" Errerae humanum..e..e..."
Choc. Voix glacée.
" Arrête de pleurer ! Je ne supporte pas les pleurnicheuses ! Tu es faible !"
" Je suis...faible. Erra...errare...humanum...est..."
" Encore faux !"


" Non !"
Elle avait crié. Elle avait dû crier. La jeune professeure de français promena autour d'elle un regard égaré : elle était tombée à genoux là où elle s'était arrêtée. Le professeur de latin était à côté d'elle, l'air perturbé et inquiet. Elle devait avoir l'air folle...malade...
" Errare humanum...non, non, non !"
Elle leva une main à son visage, passa ses doigts fins sur sa joue, comme à la recherche d'une trace humide. Mais rien. Pas une larme. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas pleuré...
Dans un réflexe de survie, elle s'agrippa au col de la veste de son collègue, serra le tissu entre ses doigts jusqu'à en avoir les phalanges blanches.
Trop d'images...trop de souvenirs...

Il fallait qu'elle se calme, il fallait qu'elle se calme...

" Il faut que je me calme..."
Elle n'avait pas le droit de perdre le contrôle d'elle-même...pas le droit.
" Je déteste les pleurnicheuses...je déteste les faibles..."
Elle ne pleurait plus. Depuis longtemps déjà. Mais cela l'empêchait-il d'être faible ?
" Je n'ai pas le droit..."
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Randolphe Muir
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeSam 21 Avr - 15:40

Elle ne semblait pas très en forme après qu'il lui ait dit que c'est effectivement du latin. Pourquoi ? Il n'en savait rien. Il avait juste vu, sentant naître une légère inquiétude, le visage déjà pâle de Mai-Lan devenir encore plus blac, si c'était possible. Elle semblait avoir de la fièvre. Ses yeux brillaient ce de mal. Brillaient doucement, comme deux lucioles dans la nuit.
Randolphe ne lui proposa pas de prendre un aspirine, ou quelconque autre médicament. Elle ne 'lécouterait pas. Elle ne semblait même aps être là. Elle se frotta les yeux, fatiguée. Trop fatiguée. Une telle fatigue, mêlée à une fièvre soudaine. Il tendit la main, hésita, puis se reprit.
La jeune femme ne semblait aps l'avoir vue.
Pourtant, il était devant elle.
Juste devant.
Mais au dernier plan.
Au premier ? Souvenirs ?

Mai-Lan se leva. Chancelante. Il curt voir un frisson la parcourir. Peut être n'en avait il pas eu. A vrai dire, il était incapable de l'affirmer. Mais de toute manière, qui cela intéresserait ? Des yeux qui s'agrandirent alors. Comme remués par la peur. Une peur indécise. Peur de passé. Comme un amnésique... Qu'est-ce qu'elle vit ? Il n'en sait rien, et ne préfère pas le savoir, à vrai dire. Il vit juste, sans se tromper cette fois, son corps trembler terriblement, puis elle s'effrondra.
Il se maudit de ne s'être pas levé plus tôt.
Mais le spectacle étrange l'avait coulé sur place.
Décloué, il se précipita vers le jeune femme. Ses mains étaient moites.

"Mademoiselle D'Avack !"
Il la secoua légèrement pour, qu'au moins, elle tourne son visage pâle vers lui. Mais elle ne sembla pas l'entendre.
"Mai-Lan !"
C'était la première fois qu'il utilisait son prénom. Pas d'autre effet que la première fois. Un murmure sans son passait sur ses lèvres. Randolphe fronça les sourcils, essayant de comprendre.
*Era...ré.... ouma...ré...eraré... oumanusse... non.... ouma...*
Il fut surpris. Est-que ce charabia voulait dire "Errarae humanum est" ? L'erreur est humaine ? Peut être que ouoi, ou peut être que non. Seule Mai-Lan pouvait répondre à cela.
"éste... Non !"
Ce dernier cri avait surgit de ses lèvres tel un fauve. Sa semi inconscience devint une semi consicence. Elle jeta un regard effrayé autour d'elle. Comme une enfant sortant d'un cauchemard.
" Errare humanum...non, non, non !"
C'était donc bien cela.
Elle s'aggripa à lui.Se voulant réconfortant, bien que ce geste le gênât plus que tout, il la serra doucement contre lui.
" Il faut que je me calme..."
Ca, il était bien d'accord avec elle, elle en avait besoin.
"Mademoiselle d'Avack !"
Retour au protocole...
"Je n'ai pas le droit..."
Droit de quoi ?

"Mademoiselle d'Avack, bon sang, qu'avez vous ?"
Il prit fermement le menton de la jeune femme pour la forcer à le regarder, à ne pas, espérait il, retourner dans son cauchemard.
"Qu'avez vous ?"
Répétition, plus ferme, plus dure. Presque un ordre...
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Mai-Lan D'Avack
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeDim 22 Avr - 3:43

[ Wah. Super-Randy à la rescousse ! Wink ]

Une voix...d'homme.
Une voix...d'enfant...
Deux appels qui se mêlaient dans sa tête.
Présent, passé...réalité, souvenirs...
Un léger gémissement franchit les lèvres de la jeune femme.

* Il faut que je me calme, il faut que je me calme...*
" Maaai ! Ma-ai ! Où es-tu ?"
" Mademoiselle D'Avack !"
" Maaai !"
" Mai-Lan !"
Son prénom ? L'avait-il appelée par son prénom ?
Peut-être...ou alors...commençait-elle à mélanger les deux voix ?
Non...IL ne l'appelait pas Mai-Lan...seulement...Mai...
Depuis ce temps, elle détestait et aimait ce surnom tout à la fois...il lui faisait l'effet d'un choc électrique...elle...

Un contact. Des bras qui l'enlaçaient avec douceur, timidement.

"Mademoiselle d'Avack, bon sang, qu'avez vous ?"
" Je ne sais pas..."
Murmure terrifié de petite fille.
Peur de monter dans l'arbre...elle avait peur de monter dans l'arbre...
Peur, peur, peur...
Deux doigts frais sous son menton. Un geste ferme, décidé, pour lui faire lever la tête. Perdue, elle se laissa faire.

" Qu'avez-vous ?"
Question répétée encore et encore...presque un ordre...
" Je ne peux pas...je ne peux pas te le dire..."
Un tutoiement qui tombait de nulle part. De sa confusion, de son manque de sommeil, où d'une voix de petite fille, quelque part dans le brouillard de ses souvenirs, qui voulaient tellement faire confiance...
Elle cligna des paupières. Rencontra ses yeux.
Ses yeux qui étaient si différents de ceux de...de ceux de...

Et brusquement, tout s'arrêta.
Lentement, la jeune femme relâcha la pression de ses doigts, laissa mollement retomber son bras le long de son corps.
Inspira profondément.
Le tremblement de ses membres se calma avant de disparaître.
Elle se sentait épuisée, comme après avoir nagé pendant des kilomètres et avoir frôlé la noyade...ses jambes étaient en coton.
Mais les souvenirs avaient été refoulé dans le coin sombre de sa mémoire qu'elle leur avait dédié.
Mais la peur s'étaient estompée.
Mais elle arrivait de nouveau à réfléchir.

Avec douceur, elle se libéra de l'étreinte de son collègue, passa sa main sur son visage comme pour en chasser les dernières traces de confusion.

" Je suis...désolée."
Un sourire glissa sur ses traits comme un nuage passe lestement dans un ciel bleu.
" Merci. Et pardonnez mon comportement, c'est..."
Elle secoua lentement la tête, répéta :
" Merci."
Hésita une seconde ou deux avant de demander :
" Vous permettez que je vous tutoie ?"
Parce qu'il lui paraîtrait un peu étrange, après qu'il ait été témoin de cette scène, de le traiter encore comme un parfait inconnu...
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Randolphe Muir
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeMer 25 Avr - 12:34

"Je ne sais pas."
Réponse qu'il aurait pu deviner lui même.
Un voix faible. D'enfant. De petite fille effrayée qui émerge doucement, avec effroi, d'un cauchemard qui n'avait eu de raison d'être qu'à cause d'une indigestion de glace suivie d'un film d'horreur. Sauf que là, il n'y avait ni glace, ni film.
Deux personnes semblaient parler dans l'êter de Mai-Lan.
Une du passé.
L'autre du présent.
Randolphe répéta sa question.
La réponse fut, cette fois ci, peu compréhensible par le jeune homme.

"Je ne peux pas... je ne peux pas te le dire."
Elle le troubla davantage, sans doute, par le tutoiement que par son étrangeté. Pas le lui dire ? Mais qu'est-ce qu'elle ne pouvait lui dire ? Evidemment, elle ne voudrait pas le lui dire. Comme c'était complexe pour peu de choses... Le jeune homme entrouvrit les lèvres pour insister, reposer sa question. Pas te le dire. Non, il était certain qu'elle n'aurait plus ce genre de crise si elle lui parlait. En même temps, il ne se connaissaient que peu. Il n'osait pas lui demander d'en parler à sa famille. Manifestement, elle semblait avoir ses soucis avec eux.

Puis elle se calma. D'un coup.
Tout alla bien.

"Vous permettez que je vous tutoie ?"
Il sourit.
Elle avait un peu devancé cette demande.

"Oui, bien sûr. Vous acceptez de même ?"
Il était rassuré de la voir sans tremblement. Il ne comprenait pas pourquoi elle l'avait tant touché avec sa peur soudaine, due à un souvenir. il fronça les sourcils. Elle lui avait demandé si c'était du latin. Ca semblait partir de ça. Il se releva, l'aidant à se mettre debout à son tour.
Sa curiosité semblait lui brûler les lèvres. Mais il ne voulait pas que ça recommence. Il ne connaissait pas beaucoup Mai-Lan. Même s'il avait l'impression de la connaître mieux que certaines personnes qu'il connaissait depuis longtemps. sans doute était-ce parce qu'il ne connaissait perosnne en profondeur. Randolphe resta un moment en silence, déviageant la jeune femme. Elle était simple, modeste, commune pourrait-on dire. Pourtant, en bon curieux du passé, il se surprit à penser qu'il aurait bien aimé faire des études de psychologie. Il secoua doucement la tête, interromptant ses pensées, et baissant les yeux. Essayant de ne plus se poser mille questions sur la jeune femme.
Mais il avait tant envie d'en savoir plus...

"Mai-Lan ? Je.. non.. non rien... Enfin.. euh... Vous... euh.. tu veux euh.. quelque chose ? "
Non, ce n'était pas la question qu'il voulait poser au départ. Mais il avait été incapable de la poser.
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeMar 8 Mai - 3:56

Lui aussi répondit par un sourire.
Appliqués à faire comme si de rien n'était...l'orage était passé, certes, mais le ciel restait couvert, et il suffirait d'un éclair pour remettre le feu aux poudres...
Aucun des deux n'était dupe.

" Oui, bien sûr. Vous acceptez de même ? "
Elle hocha la tête, ferma un instant les yeux. Elle était fatiguée...mais elle savait que dormir n'y changerait rien : c'était une fatigue plus morale que physique. Le poids des souvenirs...
Il ne fallait pas céder. Elle avait appris à faire semblant d'être forte.
Il ne fallait surtout pas céder à l'angoisse de ces souvenirs.
Il y a quelques années...elle avait été si proche de perdre la raison...
Un miracle, sans doute, qu'elle soit capable d'être ici, remplissant son rôle de professeur, parlant avec un collègue comme si de rien n'était..." comme si", là était l'accro, sans doute.
Cela dit, étant tous les deux à genoux sur le sol, on ne pouvait sans doute pas qualifier la situation de normal. Mais il ne fallait pas être trop difficile.
Le jeune homme l'aida à se relever. Mai-Lan remarqua qu'il la dévorait du regard, des milliers de questions scintillant dans ses yeux, mais trop poli et réservé pour se jeter à l'eau. Il secoua la tête, comme pour les chasser, mais une question finit par franchir ses lèvres, même si le fouillis de "euh" et de "je" empêchait de la rendre compréhensible.

" Mai-Lan ? Je.. non.. non rien... Enfin.. euh... Vous... euh.. tu veux euh.. quelque chose ? "
" Non...non, merci."
Elle se mordilla la lèvre, puis désigna le livre qu'il avait laissé sur la table lorsqu'il s'était précipité à ses côtés.
" Vous..."
Elle dut faire un effort.
" Tu...fais aussi de la traduction...Randolphe ? "
C'était...étrange. Elle n'avait plus tutoyé personne depuis longtemps...
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MessageSujet: Re: Besoin de solitude   Besoin de solitude Icon_minitimeMar 8 Mai - 6:17

Tous deux avaient un point commyun. Et cella était assez terrible pour la malheureuse conversation qui essayait péniblement de se mettre en place. La timidité. Que l'on pourrait même dans ce cas là écrire la Timidité. Ce sentiment de mal aise, cette gêne quant à parler à quelqu'un... à tutoyer quelqu'un... Quand on a si peu tutoyé de gens... Si peu eu d'amis. Pas du tout. Il n'en avait plus aucun. Il espérait peut être voir en cette jeune femme timide, une amie probable ? Il n'en avait pas forcément conscience.
Il se sentit moins stupide quand elle aussi hésita à le tutoyer.

" Tu...fais aussi de la traduction...Randolphe ? "
C'était une question bien plus intéressante que la sienne. Il hocha la tête.
"Euh, oui. J'aime beaucoup pouvoir savoir exactement ce qu'on écrit les anciens. C'est intéressant. J'ai fait quelques traductions qui ont été publiées. Mais ce n'est pas le genre de choses qui intéresse grand monde."
Ouaw. Magnifique. Il avait fait une vrai tirade ! Pas un seul "hum" coupant sa réplique ! Randolphe pourrait en être trèèèès ravi ! C'était si rare. A vrai dire, il aimait beaucoup traduire, et c'était sa passion pour les choses anciennes qui ne lui donnait pas un côté très amical peut être... Oh il savait parfaitement que ses nombreux cours parallèles de grec ancien, hyéroglyphes, et autre l'avait coupé du reste du monde pendant ses études.

"Et v.. toi ? Pourquoi... es tu devenue professeur de français ?"
La volonté de la jeune femme l'intéressait. Elle aimait une langue basé sur des langues qu'elle détestait. enfin, il savait qu'elle détestait le latin, mais ignorait si c'était de même pour le grec. Là encore, il mourrait d'envie de lui demander, pourquoi, au fond, elle détestait le latin ? Mais le smots étaient incapables de sortir de ses lèvres. Ils restaient coincés dans son esprit, tournant, tournant, comme dans une machine à laver.
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